HYPNOSE EROTIQUE : L’ART DU LAVAGE DE CERVEAU HYPNOTIQUE
Le mot « brainwashing » (ou lavage de cerveau en français) est un mot aussi effrayant qu’excitant. L’imagerie évoquée par ce mot éveille la curiosité. Celui-ci a également une connotation très négative. Dans cet article je compte bien entendu parler du lavage de cerveau de façon positive dans le cadre d’une dynamique D/S consensuelle. Qu’est-ce que la pratique du lavage de cerveau dans un cadre kinky et érotique ?
Je définirais le brainwashing érotique (ou lavage de cerveau) comme une forme de jeu de domination/soumission (très sexy) reposant sur des mécanismes psychologiques. Le brainwashing a pour but d’altérer les comportements, désirs, pensées, émotions ou conditionner l’esprit de quelqu’un, en quelque sorte, reconditionner son libre arbitre. Le brainwashing permet d’atteindre divers objectifs mais c’est le processus qui est source de plaisir sexuel et d’excitation tant pour la personne qui subit un lavage de cerveau que pour l’autre effectuant le lavage de cerveau. A l’instar de l’hypnose érotique où le fait d’être hypnotisé ou d’hypnotiser va créer autant d’excitation que ce que va produire l’état d’hypnose chez le sujet et chez la personne qui hypnotise. Le brainwashing est utilisé pour modeler une personne selon la volonté de la personne qui effectue le brainwashing et peut être un support à un training BDSM dans une relation de domination/soumission.
En vérité, le brainwashing n’a pas une définition plus précise que l’hypnose (mais tu peux toujours t’amuser à lire la page Wikipédia « lavage de cerveau » ou celle en anglais si tu es un sujet très très très motivé). Ma définition ne prend pas en compte les représentations que chaque personne a du brainwashing et c’est justement ça qui rend cette pratique excitante pour chaque individu. Plus que ce qui va se passer, c’est ce qui est imaginé et fantasmé par la personne « brainwashée » qui est le plus important. Contrairement à plein de pratiques kinky/BDSM où c’est une action, une sensation spécifique qui est recherchée. Finalement, c’est l’imagination d’un sujet qui est instrumentalisée grâce à certaines connaissances en psychologie (sur le conditionnement notamment) mais aussi grâce à une connaissance de la psychologie individuelle du sujet dont le cerveau va être lavé.
Au delà de l’aspect technique, chaque personne a sa propre façon érotique de concevoir le brainwashing (comme pour l’hypnose). Cette représentation provient souvent de la culture populaire (films, séries) et celle-ci va imprégner le fantasme de domination ou de soumission de certaines personnes. Selon ses références culturelles préférées, le brainwashing sera tantôt effectué par des machines futuristes, un casque et des électrodes ou bien par un être humain extrêmement manipulateur et malveillant ayant le pouvoir de manipuler avec ces mots. C’est là où le brainwashing et l’hypnose s’entrelacent et peuvent être un combo de choc pour prendre en otage l’esprit d’un sujet.
Dans les fichiers audio ou vidéos d’hypnose que l’on peut trouver sur Youtube avec des titres contenant le mot « brainwashing », il y a souvent une spirale dans laquelle apparaissent furtivement des mots et d’autres qui sont répétés en fond sonore pendant qu’une voix (robotique) réalise une induction hypnotique. Comme tout conditionnement, la répétition a une place importante dans l’intégration d’une croyance, comportement chez une personne. Mais le brainwashing est bien plus subtil que ça et peut s’opérer de façon à ce que le sujet consentant subissant le brainwashing n’ait pas l’impression d’être soumis à une procédure particulière.
Un brainwashing de toute sorte, consensuel ou non, érotique ou non, est réussi quand un sujet n’a pas l’impression d’avoir été « brainwashé » mais agit exactement comme attendu. Beaucoup de soumis sont excités à l’idée d’être dressé, à l’idée de recevoir une complète éducation … comme des chiens (ou presque). Et ce n’est pas une coïncidence si l’une des procédures d’apprentissage au centre des théories béhavioristes associée à la pratique du brainwashing a été expérimentée avec un toutou (donne moi le nom et le prénom de celui qui a fait cette expérience et tu recevras une friandise virtuelle).
Le brainwashing implique dans l’imaginaire de certains, une perte d’identité et c’est loin d’être exagéré ou digne d’un film de science fiction, puisque nos comportements quotidiens, pensées, croyances façonnent qui on est. Le brainwashing implique surtout contrôle total de la personne ayant le cerveau lavé, voire même une totale dépendance envers la personne effectuant le lavage de cerveau. Cette dépendance là est excitante pour beaucoup de sujets, l’impression de ne pas savoir comment fonctionner comme un individu normal avec cette voix – la mienne – à laquelle il est devenu irrésistible d’obéir. Mais c’est aussi un risque du brainwashing, de trop se complaire dans la position confortable du sujet auquel on ne demande plus de réfléchir, mais simplement d’obéir et d’être récompensé pour une tache aussi simple que ça quand le monde autour de toi est bien exigent. Difficile de vouloir être chose qu’un pantin obéissant quand essayer d’être un être humain fonctionnel est si fatiguant, n’est-ce pas ? Et puis, c’est vrai qu’être conditionné par une dominatrice demande moins d’efforts que de chercher à lui plaire.
Toutes les dominatrices ont déjà reçu un message du style « Maîtresse, faîtes ce que vous voulez de moi ». Ce qu’il y a derrière cette phrase aussi vague que cliché, c’est l’attente d’un sujet qu’une domina fasse des choses sexy sur son corps. Le corps du sujet « brainwashé », mais plus spécifiquement ses sensations, son plaisir sexuel ne sont pas au centre du processus. Ce qui est au central, c’est ses pensées, ses croyances, ses désirs. Mais l’idée est bien de faire exactement ce que je veux de ton esprit. Ne réfléchis pas trop, confie moi le tiens.